La présence d’environ 50 000 migrants en situation irrégulière dans la région de Sfax représente un coût économique annuel estimé à 68 millions de dinars pour la Tunisie, selon une étude sur l’impact financier de cette population.
Réalisée par l’expert en risques financiers Mourad Hattab, cette étude met en évidence les dépenses engendrées par ces migrants dans plusieurs domaines essentiels, notamment la santé, le logement, les services publics et l’assainissement.
Le coût annuel des soins médicaux est estimé à 200 dinars par personne, tandis que les dépenses liées au logement atteignent 600 dinars, sur la base d’un coût mensuel de 50 dinars pour un logement individuel. Les services publics, comprenant notamment l’accès à l’électricité, à l’eau et aux infrastructures de base, génèrent un coût annuel de 360 dinars par individu, soit 30 dinars par mois. À ces charges s’ajoutent les frais d’assainissement et d’hygiène publique, évalués à 50 dinars par personne et par an, ainsi que d’autres dépenses liées à l’éducation et à l’intégration, estimées à environ 150 dinars annuellement.
Mourad Hattab souligne, dans une décélération à l’agence Tap, que si l’on inclut les dépenses consacrées au développement régional, estimées à près de 50 millions de dinars par an, le coût total de la présence des migrants en situation irrégulière à Sfax pourrait atteindre près de 70 millions de dinars chaque année.
L’étude repose sur l’analyse des données disponibles concernant les dépenses publiques, les coûts générés par cette population et leur impact sur des secteurs clés tels que l’emploi, la santé, le logement et l’éducation. L’évaluation a été réalisée sur la base d’hypothèses réalistes et de comparaisons avec des cas similaires observés dans d’autres régions.
Cette étude s’inscrit dans le cadre des récentes discussions et débats menés à l’échelle nationale autour de la question des migrants en situation irrégulière en Tunisie. Ces échanges ont abouti à l’organisation d’une journée d’étude, le 22 janvier 2025, à l’Académie parlementaire de l’Assemblée des représentants du peuple, portant sur le thème « La migration irrégulière en Tunisie ».